top of page

Saignée (ou Phlébotomie) et ventouses

Al Hijâmah et al Fasd

 

 

 

La saignée et l’application des ventouses sont des moyens conservateurs de la santé et des moyens de médication.

 

          Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a recommandé l’usage des ventouses : « Le mieux que vous ayez à pratiquer comme traitement, a-t-il dit, est d’employer les ventouses et d’observer la tempérance. Â»[1]

 

          A quiconque se plaignait de céphalalgie, le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – répondait : « Je te recommande al hijâmah ! Â»[2]

 

Pour les douleurs aux pieds, il disait : « Teins-les de henné. Â»

 

Les avantages de ces prescriptions se sont répétés à l’infini.

 

          Aussi la phlébotomie a été recommandée. Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – envoya chercher un médecin pour Oubay Ibn Ka`b, qui le cautérisa et lui saigna la veine.[3]

 

          Au niveau de l’application des ventouses, leur effet se limite à la superficie du corps. La saignée, au contraire, porte ses effets dans les profondeurs du corps.

 

          L’usage des ventouses est plus convenable dans les pays chauds et la saignée est plus convenable dans les pays froids.

 

          Il faut éviter d’appliquer les ventouses lors du bain, excepté lorsque le sang de l’individu est épais. Dans ce dernier cas, l’individu entre dans le bain et, quelques instants après, on applique les ventouses.

 

          Il n’est pas recommandé d’appliquer les ventouses à un individu quand il est repu. Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : « Les ventouses ou la saignée appliquées à jeun sont une médication : appliquées après le repas, elles sont un mal. Â»[4]

 

          Aussi, ne mettez pas des ventouses ni au vieillard très avancé en âge, ni à l’enfant.

 

          Le prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : Les ventouses appliquées à jeun sont un moyen de guérison et de bénédiction. Â»[5]

 

          L’effet en est d’augmenter la mémoire et l’intelligence.

 

          Placées sous le menton, elles sont avantageuses dans l’odontalgie, les douleurs faciales. Sur les jambes, elles sont utiles dans le cas d’éruptions furonculeuses aux cuisses, dans les douleurs goutteuses, dans les cas d’hémorroïdes, de douleurs ou de prurits lombaires. En un mot, les bienfaits que procurent les ventouses sont en grand nombre, mais appliquées au creux de l’estomac, elles ont pour effet d’obscurcir les souvenirs.

 

          Il ne convient pas, a-t-on dit, de payer un salaire à celui qui applique les ventouses. Cependant le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – paya un individu qui les lui avait appliquées.[6]

 

          Les lieux d’application sont nombreux. Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – se fit mettre des ventouses, par exemple, à la tête pour une céphalalgie[7], et selon une autre transmission, pour une hémicrânie. Il s’en fit appliquer aussi sur les deux veines postérieures et latérales du cou, sur la veine occipitale en bas de la nuque, sur le bregma ou sinciput, sur le cou-de-pied.

 

          Quant aux jours les plus convenables pour l’application des ventouses, le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : « Qui se fait appliquer des ventouses le 17, le 19 et le 21 du mois, se préserve de toute maladie. Â»[8], c’est-à-dire des maladies que peut causer la pléthore sanguine.[9]

 

          Je ferai remarquer que, relativement à ces diverses indications de temps défavorables, on ne veut parler que des applications de ventouses aux individus non malades. Mais, lorsqu’il y a maladie ou nécessité, on n’a pas à tenir compte de tel ou tel temps, alors toutes les fois qu’il y a agitation du sang, on a recours aux ventouses, dans n’importe quel moment du jour.

 

          Un certain Abû Mûsâ ne s’appliquait de ventouses que lorsque tombait la nuit.

 

          Les premières ventouses sont venues d’Ispahan. Au dire des médecins, les ventouses doivent s’appliquer lors du déclin de la lune, et la saignée doit se pratiquer lors de la période d’accroissement de la lune.

 

          Sachez que la saignée, lorsqu’on y a recours à contretemps ou sans nécessité a pour effet immédiat d’affaiblir les forces, de faire perdre gratuitement de l’humeur indispensable, essentielle à la vie.

 

          Gardez-vous de saigner ou de soumettre à l’application des ventouses :

 

          *Le malade frappé de choléra (asiatique)

          *Le convalescent

          *Le vieillard courbé

          *L’individu faible du foie et de l’estomac, ou atteint de bouffissures à la face et aux pieds

          *La femme enceinte, ou à la suite de l’accouchement, ou en menstrues.

 

          L’heure d’élection pour saigner ou mettre des ventouses est la deuxième et la troisième du jour (en comptant douze heures au coucher du soleil, car chez les musulmans, la révolution de vingt-quatre heures commence à partir du moment où le disque du soleil a disparu sous l’horizon).

 

          Relativement aux saisons, la règle est celle-ci :

 

          *L’apparition du printemps est l’époque des saignées, des évacuants, des calmants généraux, de la copulation répétée.

          *L’été est l’époque où il convient d’user d’aliments froids réprimant la bile, d’user rarement du coït, de s’abstenir d’évacuations sanguines, de multiplier l’usage des bains.

          *En automne, craignez les froides matinées, les midis chauds, tout ce qui peut engendrer l’atrabile, et prenez souvent des bains.

          *Recevez l’hiver en ajoutant à vos vêtements extérieurs, en usant d’aliments toniques et fortement nourrissants, des diverses sortes de tharîd. Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : « `Â`icha excelle sur les autres femmes, comme est ath-tharîd[10] est supérieur à tous les autres mets. Il est le mets béni du ciel ! Â»[11]

 

          En hiver, mangez plus de viande. Gardez-vous des purgations, des évacuations sanguines, des vomitifs. C’est le temps de faire des mouvements et de multiplier le coït.

__________

1Rapporté par An-Nasâ’î et Ahmad. L’autre version rapportée par les deux Sahîh se limite à la parole du Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – : « Le mieux que vous ayez à pratiquer comme traitement est la saignée. Â»

2Rapporté par Ahmad et Abû Dawûd

3Rapporté par Muslim, Ibn Mâjah, Ahmad et Al Hâkim

4Rapporté par Ibn Mâjah, jugé sahîh

5Rapporté par Ibn Mâjah, jugé sahîh

6Rapporté par Al Bukhârî, Muslim, Ibn Mâjah, At-Tirmidhî et Abû Dâwûd

7As-Suyûtî dans son Jâmî`As-saghîr et jugé hasan

8Cette version est rapporté par Abû Dawûd. Il y a d’autres versions indiquant les jours uniquement rapportés par Ahmad, Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, Ibn Mâjah et autres, jugées hasan

9Ou abondance excessive de sang

10Mélange de viandes et de pain en morceaux, assaisonnés avec le jus de viande et avec du bouillon, du sel, du poivre.

11Ibn Mâjah d’après Anas.

© 2014 by Médecine Prophétique. Tous droits réservés.

bottom of page