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Médications prophétiques proprement dits, ou médications religieuses

 

 

Un jour, a raconté Abû Hurayra, le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – me dit couché me contorsionnant, en proie à des douleurs abdominales.

  • «  Achkam dered ? Â» me dit-il.

 

  • « Oui, Prophète d’Allâh Â», répondis-je.

 

  • « Lève-toi, ajouta-t-il, et fais la salât, car dans la salât est la guérison(1). Â»

 

« Achkam dered Â» sont deux mots persans, dont le premier signifie 'ventre', et le second veut dire 'douleur'. D'après les savants, cette question du Prophète â€“ que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – présente deux choses curieuses ; la première, c'est que le Prophète parla alors en langue persane (qu'il ne connaissanit pas) ; la seconde, c'est que la salât giérit des douleurs cardiaques, stomacales et intestinales.

 

Trois choses encore, sous un point de vue général, apparaissent comme déduction de ce que présente ce récit : la première est l’ordre d’Allâh à l’endroit des devoirs religieux ; la seconde est l’injonction d’avoir la crainte d’Allâh l’Omnipotent ; la troisième est que, par la salât, l’homme se distrait de la douleur, la ressent moins vivement ; et alors se relève la force qui la fait supporter et qui la chasse enfin.

 

         Du reste, le médecin habile recourt à tous les moyens pour revivifier la force. Il la rappelle tantôt par les aliments, tantôt par les émotions de satisfaction et de joie, tantôt par l’espérance, tantôt par la crainte.

 

         Mais la salât réunit plus de vertus efficaces que cela, puisqu’elle éveille chez le fidèle les dimensions de crainte, d’appréhension, d’espérance, d’humilité, d’amour,…ce qu’il faut pour réconforter le patient et lui réjouir le cÅ“ur. De telle manière, la maladie est éliminée.

 

         On a l’exemple d’un jeune homme qui avait une plaie, et qui ne voulait point se soumettre à la laisser agrandir par l’instrument tranchant. Sa famille attendit que le patient se fût mus en salât, alors on le pris et on l’opéra ; il ne s’aperçut et ne se plaignit de rien, tant il était profondément plongé dans sa salât.

 

         Abû Ayyûb demandait à sa famille de ne pas parler jusqu’à ce qu’il entre dans sa salât. « Lorsque je fais la salât, lui disait-il, je n’entends rien de ce que vous dites. Â» Une muraille du masjid s’écroula pendant qu’il était en état de salât ; il ne s’en aperçut pas.

 

         La salât a aussi des effets matériels salutaires. Elle donne le contentement intérieur et le bien être du corps, car elle réunit dans son exécution des positions et poses diverses telles que se mettre debout, s’incliner, se prosterner, se tenir en repos, se ramasser, la déclaration de l’Unité divine, les formules d’adoration, les mouvements ou actes d’humilité, d’humiliation devant Allâh Te’âla, etc. toutes circonstances qui exigent le jeu des articulations. Par la manÅ“uvre de la salât, s’assouplissent la plupart des organes, surtout l’estomac, les intestins et, par suite, s’opère ce dont le secours est le plus efficace pour éliminer les deux déjections (l’urine et le stercoral), et conduire les aliments hors de l’estomac.

 

         « J’ai vu, a dit le célèbre médecin ‘Abd Al-Latîf, nombre d’individus vivant dans l’oisiveté et la bonne chère et conservant cependant une excellente santé. J’ai recherché quelle en pouvait être la cause, et j’ai trouvé que ces individus priaient énormément, passaient presque toute la durée des nuits en prières. Â»

Ceci amena ‘Abd Al-Latîf à des considérations et réflexions qu’il exprime ainsi : « En effet, combien est utile la prosternation à celui qui a une fluxion, un coryza ! De quel puissant secours est la prosternation pour dégager les fosses nasales embarrassées ! De quel secours est la prosternation pour expulser les deux grosses sécrétions, pour faire descendre les aliments de l’estomac et des intestins, pour donner mouvement aux fèces qui y sont amassés et les évacuer, lorsqu’ils encombrent, lorsqu’ils gênent des vaisseaux et s’entassent les unes sur les autres ! La salât laisse aussi la satisfaction dans l’âme, dissipe les soucis ; elle éteint le feu de la colère ; elle conduit à s’humilier devant la Vérité éternelle, à se tenir modeste devant les hommes ; elle adoucit le cÅ“ur, incite au pardon, éloigne de la vengeance.

 

         Souvent aussi la salât fait trouver les vues sages, les combinaisons rationnelles, les réponses appropriées et péremptoires, rappelle au fidèle ce qu’il a oublié, et alors il réfléchit sur ce qu’il a à rechercher ou à éviter pour ses affaires, pour la conduite de sa vie ici-bas et en vue de l’autre monde, pour l’acquisition des bonnes Å“uvres. Et tout cela se produit surtout quand se prolonge la position debout et quand on est dans la nuit, alors que les yeux vont s’appesantir de sommeil, que les bruits se calment, que les puissances du monde des esprits se développent et prennent espace, que leurs voiles s’ouvrent et s’étalent. Â»

 

         C’est aux effets de la salât que le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a fait allusion quand il a dit à Bilâl (qui annonçait la salât et y appelait les fidèles) : « Fais que nous nous reposions et nous nous calmions par la salât, ô Bilâl. Annonce-la, que nous priions ; cela nous reposera et nous calmera(2). Â»

 

Et puis ces autres paroles du Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – : « J’ai mis dans la salât mon bonheur ; et le rafraîchissement de mes yeux. Grâce à ce qu’elle procure de joie et de bien-être dans l’âme, grâce aux avantages qu’elle donne pour ce monde et pour l’autre(3). Â»

 

         Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a mis sa plus grande félicité à prier. Il a dit encore : « Par les salât, faites dissoudre vos aliments(4). Â»

 

         Du reste à cela tient une des causes qui ont fait établir, en imitation de ce que pratiquait le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui –, la salât aux tarâwîh ou salât aux pauses(5).

 

         De la salât viennent donc la gloire et l’avantage de ce monde et de l’autre monde, par ce qu’elle donne de force que dispensent les Grâces officiantes du Créateur de l’Univers. Par la suite, la salât chasse ce qu’il y a de maladies, de souffrances du corps, détruit les penchants bas vicieux, et le fidèle prend encore plus d’ardeur pour ses devoirs, pour les remplir saintement.

 

         D’après un récit de Sahl Ibn Sa’d, le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – insuffla dans les yeux de ‘Alî qui étaient atteints d’ophtalmie, invoqua la bonté d’Allâh, et ‘Alî fut immédiatement guéri(6).

 

         Un bédouin vint au Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – et se plaignit de mal des yeux. Le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – lui dit : « Va regarder dans le Livre saint (Al Qur’ân)(7). Â»

 

         Un individu se plaignit d’avoir le cÅ“ur dur. « Eh bien ! dit le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – à cet homme, prends sous ta protection un orphelin et nourris-le(8). Â»

 

 

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1Ibn Mâjah, mawqûf, d’après Ibn ‘Abbas, et Ahmad dans son Musnad.

2Ahmad et Abû Dâwûd

3Je ne lui ai pas trouvé d’autres références que celle de l’imâm As-Suyûtî.

4Ibn As-Sunnî, Abû Nu’aym, Ibn ‘Adiy et At-Tabarânî dans Al Awsat.

5At-tarâwîh ou la salât aux repos ou aux pauses, est réservée pour les nuits du Ramadhan. Pendant ces pauses de longueur assez considérable, on se recueille et on médite, ou bien on récite du Qur’ân, ou bien on invoque Allâh l’Omnipotent etc.

6Al Bukhârî, Muslim, Ahmad et les Quatre Sunan.

7Je ne lui ai pas trouvé d’autres références que celle de l’imâm As-Suyûtî.

8Je ne lui ai pas trouvé d’autres références que celle de l’imâm As-Suyûtî, les hadîth qui sollicitent à prendre en charge l’orphelin sont nombreux. Nous en citons ce qui suit : d’après Abû Hurayra, le Messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : « Celui qui prend en charge un orphelin, des siens ou des autres, sera logé au Paradis à mes côtés comme ces deux : il fait un geste de ses doigts, l’index et le majeur. {Rapporté par Al Bukhârî}

 

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