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La diète
 

 

 

Tout remède est composé de deux choses :

 

  • La diète [ou l’abstinence de manière générale]

  • La préservation de la santé

Si un désordre survient, il faut recourir à une évacuation adéquate. De même, la médecine repose sur ces trois principes.

 

          La diète est de deux types :

 

  • L’abstinence de tout ce qui entraine la maladie

  • L’abstinence de tout ce qui l’augmente, afin qu’elle reste telle qu’elle est.

La première est la diète des gens en bonne santé ; et la seconde, celle des malades, car si le malade est à la diète, sa maladie cesse de s’aggraver et ses forces la repoussent.

 

          Le fondement de la diète repose dans la Parole d’Allâh – Exalté et magnifié soit-Il – :

          « Si vous êtes malades ou en voyage, ou si l’un d’entre vous revient du lieu où il a fait ses besoins, ou si vous avez eu un rapport sexuel avec vos femmes, et que vous ne trouviez pas d’eau, alors purifiez-vous à l’aide d’une terre pure. »¹

 

          Ainsi, il a défendu au malade de recourir à l’eau car elle lui est nuisible.

« Le messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – entra chez moi avec ‘Alî qui était convalescent. Des grappes de dattes étaient suspendues et le Messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – commença à en manger, ‘Alî voulut l’imiter, mais le Messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – lui dit : « Tu es convalescent » et il s’arrêta. J’ai préparé de l’orge et des blettes que j’ai apporté, et le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – dit à ‘Alî : « Mange de ceci. Cela convient mieux à ton état. » »²

 

          « Je suis arrivé chez le Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – alors qu’il y avait devant lui du pain et des dattes. Il me dit : « Approche-toi et mange. » Je pris des dattes et les mangeai. Il me dit : « Manges-tu des dattes alors que tu souffres de conjonctivite ? » Je répondis : Je mâche de l’autre côté, et le Messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – sourit. »³

 

          On rapporte que le Messager d’Allâh – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – a dit : « Si Allâh aime un serviteur, Il le fait s’abstenir de ce bas monde, de la même manière que l’un de vous fait s’abstenir son malade de nourriture et de boisson. » et sous une autre formulation : « Allâh fait s’abstenir de ce bas monde Son serviteur croyant. »

 

            Quant aux propos mentionnés par nombre de gens : « La diète est la tête du remède, l’estomac est le siège de la maladie, et apportez à chaque corps ce à quoi il est habitué. »

 

            « La diète est la tête de la médecine. »[7]

Pour lui, la diète est nuisible à l’homme en bonne santé comme le mélange est nuisible au malade et convalescent. La diète est plus utile au convalescent, car sa nature n’a pas repris ses forces, sa force digestive est faible, la nature est prête à accepter, et les organes sont prêts, et le mélange amènera la rechute qui est plus grave que le début de la maladie.

 

          Sachons que l’interdiction du Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui –  à ‘Alî de manger des grappes de dattes, alors qu’il était convalescent, est la meilleure des indications. Car ces grappes de dattes fraîches sont similaires aux grappes de raisins, et les fruits sont nuisibles aux convalescents, car leur transformation est rapide et la nature est trop faible pour les rejeter, car elle n’a pas encore retrouvé ses forces et elle est occupée à repousser les effets de la maladie et les faire disparaître du corps.

 

Les dattes fraîches se caractérisent par une lourdeur sur l’estomac qui s’attache alors à remédier à cela plutôt qu’à faire disparaître ce qui reste de la maladie et de ses effets. Ainsi, ces effets persistants peuvent demeurer dans le corps ou être augmentés. Et lorsqu’on posa devant lui les blettes et l’orge, il lui ordonna d’en consommer, car cela compte parmi les meilleurs aliments pour le convalescent. L’eau de l’orge refroidit, nourrit, adoucit, ramollit et renforce la nature d’une excellente manière pour le convalescent, surtout si on la prépare en bouillon. Cela compte parmi les aliments les plus adéquats pour celui qui est atteint de faiblesse digestive, et ne produit chez lui aucune humeur menaçante.

 

          « ‘Umar fit subir à un malade une diète si dure qu’il en suçait des noyaux. »[8]

En résumé, la diète compte parmi les meilleurs remèdes avant la maladie, elle empêche son apparition ; et lorsqu’elle survient, elle stoppe sa croissance et sa propagation.

 

          Il faut savoir que beaucoup de ce dont on prive le malade, le convalescent ou l’homme en bonne santé, si cela est fortement désiré, et que la nature penche vers cela ; en consommer une petite quantité qui n’empêche pas la nature de le digérer ne sera pas nocif, et plus encore cela peut être bénéfique, car l’estomac et la nature reçoivent avec consentement et amour, et ainsi rectifient ce dont on craint la nocivité. Cela peut être meilleur que de prendre ce que la nature déteste et repousse comme remède.

 

          Et encore, si le malade consomme ce qu’il désire, suite à une faim réelle et naturelle, même si ce qu’il désire comporte une part de nocivité, cela sera plus utile et moins nocif que ce qu’il ne désire pas. Et si cela est bénéfique, alors son désir réel et l’amour de sa nature repousseront sa nocivité ; alors que le dégoût et la répulsion de la nature pour une chose bénéfique peuvent causer du tort.

          De manière générale, ce qui est exquis et désiré, la nature le reçoit avec soin, et le digère de la meilleure façon, surtout lorsque l’âme s’élance vers cela avec un désir sincère et une force saine.

__________

¹Sourate An-Nisâ’, v.43

²As-Sahîhah (59), rapporté par Umm Al-Mundhir Bint Qays

³Sahîh Ibn Mâjah (3443), rapporté par Suhayb

⁴Mishkât Al-Masâbih (5178)

⁵Ahmad (5/427)

⁶Ce sont les propos du médecin arabe Al-Hârith Ibn Kaladah, et il n’est pas juste de les attribuer au Prophète – que la Prière et la Paix d’Allâh soient sur lui – comme l’ont mentionné de nombreux imams du hadith.

[7]Al-Hârith

[8]Zayd Ibn Aslam

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